Chronique n°VI : THE WILL

Très chers lecteurs aujourd’hui, je n’irais pas par quatre chemins mais n’en utiliserait qu’un pour vous dire : mes angelets, aujourd’hui j’vas vous causer de la VOLONTÉ.

Pas celle là, une autre.

6 :30

Cela fait déjà 27 secondes que le réveil sonne son impétueux bip bip afin de vous extraire tant bien que mal du lit. Il est temps que cela cesse. Un bras se décide enfin à sortir d’entre les couvertures afin d’arrêter cette odieuse machine, tâtonne dans le noir cherchant la bête, l’attrape et la ramène presto sous un oreiller afin de faire taire ce maudit engin. Un combat invisible commence. Sous l’oreiller, vous tentez vainement d’éteindre votre bourreau des nuits en appuyant furieusement sous tous les boutons. Après une lutte acharnée, vous abandonnez désormais le muet réveil à sa prison c'est-à-dire toujours sous l’oreiller.

6 :33

L’élément perturbateur passé sous silence, vous vous sentez mieux. La douce torpeur qui vous possédait à peine cinq minutes plus tôt vous enlace à nouveaux, le silence propice vous berçant, vous souriez, complice, vous vous laissez glissez dans ces délices tentatrices…. NON ! Une petite voix (pas la même que dans Fred et Jamy) dans votre tête se met à faire presque autant de boucan que le réveil de tout à l’heure vous rappelant à l’ordre.

Pour ceux qui voulaient savoir, c'est elle la petite voix. Elle s'appelle Valérie Guerlain. Dites lui bonjour.

VOUS AVEZ COURS NOM DE ZEUS. A huit heures. Bougez vous. Allez ! Allez. La petite voix essaie de se faire entendre malgré une autre petite voix perverse vous susurrant « Juste quelques minutes, qu’est ce que ça fait si je dors, quoi ? deux minutes de plus ? On est laaaaarge ». Ce débat intérieur faisant rage, vous pesant le pour et le contre, le temps lui, passe inexorablement. Et le temps que vous décidiez d’écouter la petite voix perverse, et donc de dormir cinq minutes de plus, il est déjà 6 :45, comme ça sans prévenir. « JE L’AVAIS DIT ! » exulte petite voix numéro un, celle qui a dû être élevée chez des sympathisants nazis pour être si dure tandis que l’autre semble lever les yeux au ciel « Boooon, c’est pas la mort, on dort jusqu’à 50, ça ne change rien, peinard ». Bref, vous voilà de nouveaux perdu, ne sachant plus écouter pendant que votre subconscient vous encourage à vous grouiller là maintenant, tout de suite. Après un soupir et un geste de volonté manifeste, vous rejetez la couette et laissez apparaître une jambe.

-BOUDIOU QU’CA CAILLE !!!

Votre jambe réintègre immédiatement le lit, la couverture, la chaleur, pleurant d’avoir tant souffert. S’établi un conseil de guerre dans votre tête :

Petite voix n°1 (tapant du poing sur la table) : Mais c’est quoi c’foutoir ? Ca fait bien 20 minutes qu’on devrait être debout ! J’rappelle qu’il y a un exo de maths à finir, et une recherche internet à faire, et que si on m’avait écoutée, ç’aurait été fait d’hier et on aurait été peinard ! Alors maintenant, on s’bouge le train ÉPISSÉTOU !

Petite voix n°2 (mâchant un chewing gum et levant les yeux au ciel) : Whololololo, calme toi, c’eeest bon, y’a pas l’feu, en plus aujourd’hui c’est grève ptet qu’y aura pas maths, tranquille.

Petites voix votantes (muettes, agitant des papiers pour se donner contenance)

Tandis que vous tentez vainement de trouver une solution à ce problème, vous regardez encore une fois votre réveil d’un air pitoyable, espérant que le temps, ce chien décadent vous laissera un répit. Réponse : Non.

7 :11

Mal coiffé, attifé comme l’as de pique, vous avez enfin levé le camp du lit. Vous avez sale gueule soyons francs. Devant votre bol de Chocapics préparé à la vas-vite, vous regardez l’heure sur le micro-onde d’un air malveillant.

7 :27

Vous vous brossez les dents en même temps que vous finissez votre exo tandis que de votre troisième bras vous pianotez frénétiquement pour la faire la recherche approfondie sur les produits phytosanitaires. Vous n’avez pas de troisième bras. Dommage pour les produits phytosanitaires. Vous recopierez à l’interclasse sur le dindon qui vous prête toujours ses devoirs, d’un air de plus en plus affligé et las. Il y a une tache de dentifrice sur votre cahier. Pas grave.

7 :39 

Ca fait déjà cinq minutes que vous devriez être parti mais l’exo de maths était plus coriace que prévu.

                

Voilà qui résume bien la situation

7 :44

Vous partez en courant en oubliant votre manteau. Dehors il meule sévère pourtant.

8 :07

Devant votre air essoufflé et votre face rougeaude, le prof de maths a eu pitié de vous. Vous entrez donc en grand fracas. Finalement assis, après avoir bousculé tous vos voisins, soufflant comme un taureau que le torero a fait galoper dans toute l’arène, vous sortez, fier comme un coq votre fichu devoir. Où est il ?

9 :18

Vous avez écopé d’un zéro pour les exos, c’était la 3^e fois que vous oubliiez votre cahier et malgré votre air de chien battu « mais madaaaaaaaaaaame, je les ai fait en plus ! », la prof ne vous a pas cru. Le dindon était malade et ça gonflait les autres de vous laisser copier. Vous êtes donc fait passé un savon, pour votre manque de sérieux. Et comble du comble, vous n’avez plus d’argent sur votre carte de cantine. Bref, c’était une matinée type.

Nous connaissons TOUS ce genre de situation, et que celui qui n’a jamais fait ses devoirs le matin entre deux tartines de Nutella me jette la première trousse.

T'as pas honte ??

La volonté est donc une chienne qui n’est jamais là quand il faut, la volonté c’est un peu comme votre prof qui n’est jamais là, qui a toujours une bonne excuse « ma fille était malade », « la grève des transports » (quand le ou la prof prend la voiture), « mon chien a mangé ma copie » pour être absent. Et bien la volonté c’est pareil. La volonté c’est lorsque vous avez un DM de maths à rendre pour avant-hier qu’elle choisit de poser ses RTT ou lorsque vous devez faire un régime et que vous avez besoin d’elle pour ne pas attaquer sauvagement le paquet de chips dans le placard. La volonté, mes amis, est une garce sans nom dont nous manquons tous cruellement. Et dans la hiérarchie psychique, la chef de la volonté c’est votre petite voix aux tendances dictatrice totalitaire, celle qui vous conseille de bosser alors que vous avez fini exceptionnellement à midi et qu’il fait grand beau temps. Et quand elle ne trouve pas la volonté et ben elle crie partout, elle s’énerve en lançant des ordres à tout va : « MAIS BORDEL CE DM EST TOUJOURS PAS FAIT ???!!! IL DEVAIT PAS ETRE FAIT POUR MARDI ???!!! ». Enfin la seconde voix, la grosse feignasse, celle qui vous énerve encore plus avec ses « Wolololo, tranquiiiiille, y’a pas l’feu », elle c’est la fonctionnaire de votre cerveau. Elle est là parce qu’elle est payée. Mais en direct live et juste pour vous, elle ne va rien glander et vous faire chier. « Elle est où Jeanne ? »

Pour terminer je voudrais juste crier très fort en pleurant : « J’ai la flemme de trouver une chute à cet article, Volonté ma puce, REVIENS ! »

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[macha]

http://www.youtube.com/watch?v=pHHeQu29Zzs&feature=relmfu